Face au constat répété des problématiques de déplacement et de mobilité rencontrées par certaines personnes et certains jeunes faisant obstacle à leur recherche d’emploi et de formation, les acteurs de l’emploi, de la formation, de l’insertion et de la jeunesse du Périgord Vert se sont mobilisés à plusieurs reprises depuis la fin des années 2000.
Plusieurs temps d’échange ont été organisés pour comprendre les freins à la mobilité des personnes et particulièrement des jeunes du territoire.
Afin de pallier à ce problème de mobilité, les élus et acteurs du Périgord Vert ont défini un projet de plateforme de mobilité.
Celle-ci a vu le jour en décembre 2017 et a pris le nom de MÒVER en mars 2018.
« MÒVER » signifie « mouvoir », « bouger » en occitan.
MÒVER peut aussi bien être compris par les personnes qui parlent encore l’occitan, que par les jeunes et les étrangers car cela ressemble à « MOVE » qui veut dire « bouger » en anglais et « MOVER » qui veut dire la même chose en espagnol.
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Les équipes de Mover vous accompagnent dans la recherche de solutions de mobilité
Fonction 2 : l’accompagnement à la mobilité
Fonction 3 : l’animation territoriale
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Il existe sur le territoire une offre de transports collectifs :
La politique tarifaire des bus permet de garantir l’accès à ce service à tous : tarif unique à 2€/trajet pour les lignes Trans’périgord (tarif réduit à 1€ avec la carte Coup d’pouce) et tarif de 1€ pour les lignes CITRAM. La Région propose également des aides incitatives pour l’usage du train : carte Sésame (24 trajets gratuits pour les demandeurs d’emploi), carte Izy Pass, carte Izy Air et carte Aquitaine Etudiant.
Toutefois les fréquences des lignes sont limitées (1 à 2 A/R par jour selon la ligne). De plus, l’existence de zones blanches non desservies, l’absence de ligne transversale (Est-Ouest) ainsi que les défauts de signalétique constatés (fiches horaires inexactes) constituent des obstacles au développement de l’usage. Selon les lignes, les horaires sont inadaptés à un usage quotidien pour des déplacements pendulaires du fait de l’arrêt de la desserte pendant les vacances scolaires et des horaires incompatibles avec des horaires de bureau. L’usage des transports en commun est également incompatible avec des emplois atypiques reposant sur des horaires décalés comme par exemple certains emplois de l’industrie agroalimentaire du territoire organisés selon le cycle des 3x8h.
Pour pallier à cette offre insuffisante, certaines collectivités comme la commune de Nontron ou le CIAS de Dronne et Belle ont mis en place sur leur territoire des solutions de transports à la demande ou navettes. Elles ont été créées pour permettre aux personnes peu mobiles et autonomes, et principalement aux personnes âgées, d’accéder aux services, aux soins et aux commerces disponibles à proximité. Ces services sont aujourd’hui principalement utilisés par les personnes âgées et ne répondent qu’en partie aux besoins des personnes en insertion (réalisation de démarches administratives, accès aux services et à la santé) et peu à ceux des personnes en emploi (accès à un lieu de travail).
L’autonomie dans les déplacements en Périgord Vert repose aujourd’hui principalement sur la possession d’une voiture individuelle. L’accès à un véhicule individuel constitue une nécessité et implique l’acquisition d’un permis, d’un véhicule ainsi qu’un budget suffisant pour entretenir son véhicule et assumer les dépenses liées à son utilisation (assurance, carburant…).
Des moyens de déplacement alternatifs à la voiture individuelle émergent mais restent à la marge. La pratique du vélo est peu développée en Périgord Vert pour les déplacements quotidiens. Le territoire est en effet peu adapté : absence de balisage, sinuosité liée à la géographie, distances entre les services,…. La pratique pourrait être développée dans les centre-bourgs mais la question de la sécurisation de la pratique se pose.
La pratique du covoiturage s’amplifie sur le territoire. Il s’agit surtout de pratiques non organisées et informelles entre membres d’une même famille, entre voisins ou collègues. Le covoiturage organisé par les plateformes numériques telles que Blablacar ou sur les réseaux sociaux (ex : groupe Facebook « covoiturage Ribérac ») concerne surtout les trajets longs ou vers l’extérieur du territoire. Peu d’offres sont publiées pour des trajets internes au Pays Périgord Vert et au Département. Pour encourager la pratique du covoiturage, le Département a réalisé un Schéma des aires de covoiturage. Si des initiatives ont vu le jour ces dernières années pour tenter de favoriser la mise en relation des personnes notamment sur les trajets domicile-travail, elles n’ont pas été pérennisées.
La pratique de l’auto partage pourrait être développée pour diminuer les coûts liés à la possession d’un véhicule et permettre à ceux qui n’en ont pas d’avoir accès à l’auto mobilité.
Les personnes socialement et économiquement fragiles (absence ou faible revenu, monoparentalité, handicap…) sont davantage confrontées à des obstacles à la mobilité. Ces derniers participent à renforcer les inégalités sociales.
4 types de freins à la mobilité ont été identifiés :
Certaines personnes ne peuvent rencontrer qu’un seul frein à la mobilité tandis que d’autres cumulent les freins. Les jeunes et les publics en insertion subissent des contraintes de mobilité importantes alors même qu’ils ne disposent que de faibles ressources financières, qu’ils peuvent rencontrer parfois des difficultés d’apprentissage et d’autonomie.
En Périgord Vert, les professionnels de la jeunesse et de l’accompagnement socio-professionnel rencontrés constatent que la mobilité conditionne le parcours des personnes en influençant les choix d’orientation scolaire et leur insertion professionnelle (accès à l’emploi et à la formation). Pour les jeunes notamment la mobilité est source d’inégalités car les lieux de formation sont souvent en dehors du territoire ; par ailleurs certaines entreprises créatrices d’emplois sont parfois isolées.
Ainsi les freins à la mobilité peuvent aboutir à des orientations scolaires par défaut, à des difficultés pour accéder à un emploi et une formation ou à s’y maintenir. Les acteurs de l’accompagnement social et professionnel constatent que certaines personnes refusent des emplois ou des formations du fait de l’éloignement et de problèmes de mobilité qu’ils soient matériels (absence de moyens de déplacement) ou psychologiques (difficulté à envisager une mobilité).
La mobilité des habitants et plus particulièrement des jeunes est aujourd’hui, en milieu rural, un prérequis pour leur insertion et de fait pour le développement du territoire, d’autant plus en Périgord Vert. Les difficultés de mobilité de certaines personnes contribuent à accentuer les difficultés de recrutement pour certaines entreprises locales, les problèmes de formation des habitants, les problématiques de précarisation, etc.
Une diversité d’aides financières et de dispositifs d’accès au crédit existent pour aider au financement du permis (Pass conduite pour les jeunes, permis à 1€, aide au permis Pôle Emploi, microcrédit..), des déplacements (bons de transport, remboursement de taxis, bons de carburant, cartes de réduction pour les transports,…) et des dépenses liées à l’achat ou à l’entretien d’un véhicule (aide financière pour le contrôle technique, microcrédit. Ces aides sont souvent mobilisées pour répondre à des besoins ponctuels et ne sont pas toujours bien connues par les publics et les professionnels.
Le Conseil départemental de la Dordogne est à l’initiative de services visant à lever les freins matériels rencontrés.
L’offre d’aides et de service n’est pas toujours connue par les publics et les professionnels.
Face à ces constats, les partenaires impliqués dans le diagnostic, se sont mobilisés pour proposer et construire ensemble une action concrète. Ils souhaitent apporter des réponses aux besoins non couverts et faciliter l’insertion sociale et professionnelle des habitants du Périgord Vert par :